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Pourquoi le journalisme citoyen s’est-il enlisé ?

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DAMY WEST  Depuis 2006, on a pu observer une sorte de révolution médiatique dans les périphéries de la médiatisation de l’officiel. Bien sûr, tout le corps médiatique était déjà largement considéré comme une mise en scène fictionnelle de l’info, ou comme une information à propos des fictions. Car seul le plaisir était la raison de cet étalage de tables horaires qu’il fallait remplir avec la farce comme la dinde ou le spectateur-lecteur.

Avec la brusque sinon brutale apparition du journalisme citoyen, le lecteur fut jeté dans une sorte de foi aveugle. Il fallait croire en ce nouveau support pour qu’il trouve son public et qu’il sache remplacer les médias anciens et périmés. Cet intégrisme de fait et d’emblée est propre à tous les mouvements révolutionnaires ou transformateurs.

On passera sur les écarts et excès si nombreux qu’ils finirent par l’emporter sur tout le tissus de l’entreprise. On retiendra une cohue invraisemblable d’idées, de gens et de débats sur le ton majoritaire de l’agression verbale et du mépris. Bref, tout ce que le public attend en périphérie de l’info. Ce fut comme si les médias donnaient à voir les médias et non plus l’info ou même la fiction. Ce qui confirme le théorème de Mac Luhan.

Il reste que le journalisme citoyen avait prophétisé l’échec du sarkozisme, puisque tout ce qui est en place doit être rejeté et démonté. Ce sentiment de rejet est l’info ! car d’une part, nous avons un monde de personnes impliquées dans des entreprises de profit financier ou de notoriété et qui ne peuvent voir les problématiques vraies des gens vrais, et d’autre part, il est cette foule des exclus du banquet. Ca crée forcément un sentiment innombrable du rejet.

Le journalisme citoyen s’est morcelé comme la foule qu’il est. Des censurés des journaux citoyens dominants ont à leur tour créé des petits supports qui se laissent aller à leurs penchants extrémistes, tout pour la haine et donc le rejet extrémiste.

D’autres se sont réfugiés sur Facebook pour maîtriser les commentaires et le réseau de lecteurs amis. C’est l’avènement du filtre dans le débat citoyen. Et au moins, on y trouve des femmes bienvenues dans les échanges. Quand le journalisme citoyen était manifestement un club de vieux messieurs aigris par le manque de coups de poings dans le débat officiel, c’est dire s’ils ne pensaient même pas aux femmes.

Aujourd’hui, le journalisme citoyen est une machine à répéter le rejet. Maintenant, tout le monde sait, qu’une majorité de la population rejette le spectacle que la politique et les Institutions médias nous imposent. C’est un sentiment si largement répandu et sans que quiconque y apporte une solution ou une ouverture vers le changement, que ce sentiment devient un cynisme et une violence contre notre prochain, voire contre soi-même.

Finalement, on perçoit assez l’image du journalisme citoyen épicurien ou stoïcien qui se couperait les veines dans son bain chaud comme le philosophe antique. Hormis, qu’aujourd’hui, ce citoyen le fera sur une pagination chargée de publicités qui exprimaient la contradiction fondamentale du projet citoyen. L’argent corrompt tout et surtout les idées pures. L’aventure ne pouvait réussir car elle portait sa propre contradiction en elle, dans sa propre machine et société.


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